Bio-inspiree ! Architecture de la transition, CSI parc de la Villette, Paris
Vous avez dit vivant ?!
En ce début de siècle, d’autres attitudes vis à vis du vivant apparaissent, qui définissent un nouveau Positivisme à la fois scientifique, artistique et industriel : chercher à définir des attitudes et des productions qui soient directement inspirées du vivant, pour mieux s’intégrer aux milieux à la fois localement et globalement. Dans une citée des sciences d’Adrien Fainsilbert en rénovation, il nous a été confié suite à un concours la réhabilitation d’une serre expérimentale dessinée par Dpa, en état de friche muséale. Répondant au cahier des charges de veiller à sa conservation tout en proposant un usage rénové en lien avec une évolution de la programmation générale vers la transition écologique.
Le parcours de l’exposition démarre par une installation immersive sensible permettant au visiteur d’éveiller sa curiosité et ses sens.
Nous apercevons au loin, déborder de sous la serre, un sas de nature intrigante. Le visiteur est invité à tendre l’oreille aux bruits, à se pencher sur la fraîcheur apportée par le vivant, à sentir la décomposition de la matière et l’humidité de son lit. Entre permaculture, culture de pourritures et jardin sec minéral, le visiteur est accueilli dès l’entrée par une topographie composite. Voyant un cycle se développer sous ses yeux la curiosité du visiteur est aiguisée, il se laisse emporter dans cette promenade artificielle de nature au grès des découvertes, d’espèces en espaces. Dans la serre, ouvrage architectural réalisé par Dominique Perrault en 1997 et nécessitant une réhabilitation, un paysage composé d’organismes vivants : la mangrove (un aquarium de 4 mètres de longueur et 1 mètre 50 de profondeur, une vasière de 8 mètres de longueur et 2 mètres de profondeur), le sol forestier ( de 45 m²) et le récif (4000 litres d’eau de mer, environ 40 espèces) où s’entrecroise une série de voiles translucides. Ici 150 mètres linéaires de rails parcourent le plafond de la serre à 3 mètres de hauteur afin d’orienter et isoler les manipulations, films et contenus scientifiques; ce qui est étudié de la nature ou ce qui influence les recherches en cours par mimetisme, symbiose, métabolisme… L’espace Dialogues mène vers la sortie de l’exposition, il est concu comme un grand atelier évolutif. Cela se manifeste à travers une série d’actions dont les très populaires open-source : « Proposta per un’autoprogettazione » manifeste contre la société de consommation publié en 1974 par le designer italien Enzo Mari. La beauté de ces objets réside dans la simplicité de leur fabrication ou la récupération de matériaux de base pour leur édification : vers des ateliers pour tous les âges.