École Centrale Paris Saclay Master Plan

AWP a été sélectionné avec Barani parmi les cinq équipes d’architectes et d’urbanistes finalistes à participer au concours international pour le projet de transfert de l’Ecole Centrale Paris sur le plateau de Saclay. En plus de l’implantation de l’école d’ingénierie, le projet inclue également le développement urbain du quartier Joliot Curie sur le campus de Paris-Saclay, spécialisé dans la recherche et l’innovation.

LIGNES DIRECTRICES DU PROJET PARIS-SACLAY

Le projet d’aménagement du quartier Joliot Curie s’inscrit pleinement dans les ambitions de projet énoncées par l’équipe de Michel Desvigne pour le projet Paris Saclay, ainsi que dans la déclinaison faite par l’équipe MSTKA à l’échelle du quartier du Moulon :

  • Faire émerger un écosystème de l’innovation au rayonnement mondial.
  • Quatre enjeux majeurs : « insérer / préserver / dynamiser / relier »
  • Cinq principes fondamentaux d’aménagement du campus : la géographie amplifiée, la densité, la trame, le maillage et le paysage
  • Un projet global : le parc campus, « une sorte d’hybridation entre l’intensité urbaine nécessaire aux échanges et une dimension paysagère qui assure la transition avec la nature proche »

VISION POUR LE QUARTIER JOLIOT CURIE

Le site du futur quartier Joliot Curie est un site métropolitain en devenir. L’opportunité de l’implantation de l’école Centrale et de l’ENS Cachan à proximité directe de Supélec permet de redonner une visibilité à un espace aujourd’hui peu mis en valeur, et surtout le remettre dans la danse de la métropole francilienne. Dans ce site exceptionnel, le paysage fait projet : il est le seul capable de supporter la mutation du lieu, car il est la trame et le patrimoine du site, l’urbanisation actuelle montrant un fonctionnement totalement autarcique à cet environnement. Le nouvel aménagement rétablit donc les échelles du paysage comme structure de l’espace urbain. A partir d’une mise en tension entre l’espace public majeur programmé sur le quartier du Moulon (la « croix », appartenant à la chaîne des « lieux publics » prévus dans le projet de l’équipe Desvigne) et le paysage « naturaliste» existant (le bois de la Guyonnerie), le paysage s’hybride dans des formes parfois urbaines, parfois productrices, venant mettre en valeur un élément existant. Cette hybridation engage des qualités d’espaces aujourd’hui inexistantes sur le site, et permet d’établir un marqeur d’identité fort à l’échelle du plateau. Le campus doit exister en tant que lieu singulier, ce qui passe par la création d’une certaine densité urbaine pour pouvoir créer des vides structurants, permettant une déclinaison des espaces publics et des usages à l’intérieur du quartier. L’aménagement des espaces publics du quartier Joliot Curie est pensé comme une zone de rencontre géante : un même sol fluide, flexible, plat, une mobilité axée essentiellement autour des modes doux. La différenciation des espaces, les ruptures, sont créées par l’introduction du softscape dans l’aménagement. C’est bien le sol qui signe l’identité du projet, qui donne l’adresse. L’attractivité du site est amplifiée par l’espace public : l’appropriation du sol par tous les usagers, un espace public expérimental et évolutif en accord avec un campus tourné essentiellement autour de l’innovation. Le principe de sérendipité (serendipity) est essentiel et primordial pour le succès du projet de l’Ecole Centrale, pour son dynamisme et pour son inscription dans une constellation d’excellence. Le mot a été inventé par Horace Walpole en référence à la nouvelle Les Princes de Serendip – “They were always making discoveries, by accident and sagacity, of things they were not in quest of” – faire des découvertes (donc créer de l’innovation) par hasard et par intelligence. Pour cela faire, l’espace physique doit être à la hauteur, et doit rendre possible aussi une certaine flânerie, faciliter ces rencontres imprévues, ces échanges non programmés qui sont une condition sine qua non des grandes inventions. Comme Walpole invente un nouveau mot pour exprimer ce concept, nous voulons ici créer un nouveau type d’espace public à la hauteur de ce concept.

SIX PRINCIPES POUR UN « PAYSAGE DE PROJET »

EXISTANT AMPLIFIÉ
le déjà-là du site comme motif de réinvention

PLAYGROUND
espace public majeur iconique du quartier, adresse métropolitaine

ARBRES ATTACK
la forêt reprend ses droits

LA « TRAME »
comme structure urbaine

RÉSEAUX
réseau de mobilité, réseau d’eau

ESPACES PUBLICS DÉCLINÉS
la déclinaison d’un réseau de micro-espaces publics sur l’ensemble du site