CPCU St Ouen
Une machine qui cohabite avec la ville.
La question posée par le concours de la rénovation architecturale de l’usine de chauffage de Saint-Ouen est avant tout un positionnement urbain : quelle place ont aujourd’hui, dans la ville dense, les équipements qui permettent à cette même ville d’exister ? Entre une externalisation ou une réinsertion compacte dans le cœur d’agglomération, nous sommes ici dans un contexte d’entre-deux, où il faut assumer un équipement industriel existant et emblématique supposé incompatible avec un environnement résidentiel.
Plutôt que de nier une proximité probablement provisoire, la transformation de l’usine prend la mesure du changement et permet de mettre en place une relation mutuelle avec la ville.
L’ambition du projet est de se saisir des potentialités offertes par une telle insertion, en ouvrant l’usine à d’autres possibilités d’usages urbains, en révélant la beauté et la singularité de ce paysage industriel, en donnant à lire qu’il s’agit d’un équipement public, en introduisant loisir, aménité et échange, tout en respectant sa fonction première : produire de la chaleur. Nous nous engageons donc à proposer une relecture de cette parcelle industrielle pour lui redonner la chance d’être pénétrée, comprise et accepter par les habitants.
Trois vecteurs sont au cœur du réaménagement proposé :
Des édifices légers proposant une variation sur le thème de la serre sont greffés sur l’existant, accueillant une diversité de programmes publics, une galerie pédagogique, des bains de vapeur et un jardin tropical.
La marquise supporte une ferme solaire qui devient la quatrième usine thermique présente sur le site.
Une reconfiguration du périmètre de l’usine a été pensé avec une ouverture à certains espaces rendus publics, parfois jusqu’au cœur même de l’usine. Ce périmètre est rythmé par un triple rideau entrelacé, de petites fermes de bois, de végétaux et d’un grillage support pour la végétation et l’éclairage.